10 juillet 2007 2 10 /07 /juillet /2007 15:13
STENDHAL A GRENOBLE

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Tableau de Lisette Blanc

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Vie privée, vie littéraire
Sur les traces du plus célèbre des grenoblois, notre promenade va nous conduire, au départ de la cité iséroise, dans les communes environnantes et à travers le département.


A Grenoble, où Henri Beyle naquit le 23 janvier 1783, la célèbre treille du jardin de Ville demeure le symbole le plus tangible de l'enfance de Stendhal, des années qu'il passa chez son grand-père, le docteur Gagnon, et que « La vie d'Heri Brulard » rapporte avec force détails.

Descriptions et croquis de la main de l'écrivain permettent au lecteur de se faire une idée précise de cet appartement. On imaginera plus aisément l'univers stendhalien, en découvrant l'appartement où Stendhal vit le jour (14 rue Jean-Jacques Rousseau), et demeura jusqu'à l'âge de sept ans. Y demeure attachée l'image abhorrée de son précepteur, l'abbé Raillanne. D'autres lieux évoquent la mémoire de l'écrivain à Grenoble, et en particulier la maison construite par son père et dont il fit en partie les plans (angle de la rue Félix Poulat et de la rue Raoul Blanchard) ; la collégiale Saint-André et ses cloches « musicales », la chapelle Saint-Hugues de la cathédrale Notre-Dame, liée à son infini désespoir lors des obsèques de sa mère, alors qu'il n'avait que sept ans, ou encore le lycée Stendhal (anciennement Ecole Centrale) où il étudia de 1796 à 1799.

Histoire de revisiter les lieux qu'aima Stendhal, on se rendra dans un premier temps à Claix, au lieu-dit « Furonières », où le père de Stendhal possédait une vaste propriété étendue du côté d'Allières, Riset, Malhivert. Le jeune Henri s'y délectait à la vue du paysage alpin, et se hasardait souvent sur le rocher de Comboire surplombant le Drac.

Nous nous rendons ensuite au Chevalon de Voreppe où, peu avant la naissance du jeune Henri, son grand-père, le docteur Gagnon, acquit une maison qui était, écrit Stendhal : « voisine de la maison Drevon près de l'église de Saint-Vincent, entre le Fontanil et Voreppe, mais plus près du Fontanil ». Pour l'enfant, ce lieu contient d'agréables souvenirs : son fidèle valet et ami, Lambert, y venait chercher à pied des pêches et du raisin. C'est ici encore que sa tante détestée, Séraphie, « ce diable femelle s'abîmait la poitrine en faisant des vers à soie ».

Une énigmatique voisine

Dans la maison Drevon, Stendhal connut une vieille dame boiteuse qui lui donnait des « noix confites ». Il découvrit plus tard que cette énigmatique voisine, appelée Madame de Montmaur, était le modèle de Madame de Merteuil dans « Les Liaisons dangereuses » de Choderlos de Laclos.

De la maison Gagnon, il ne reste plus rien. Elle fut rapidement démolie pour les besoins de l'élargissement de la route. En revanche, la maison Drevon, à la mort de Madame de Montmaur, fut achetée par Romain Gagnon, frère du docteur Gagnon et père du général Gagnon, dont la tombe est toujours visible au cimetière du Chevalon.

L'itinéraire nous entraîne dans la direction de La-Tour-Du-Pin, où l'on ne manquera pas de visiter l'ancien hôtel Cholat, relais des postes qui accueillit Stendhal, en route pour aller retrouver sa soeur à Thuellin. Il faut se rendre jusqu'à Thuellin, près de Morestel, pour trouver un autre témoignage du passé stendhalien, avec le château qu'habita jadis Pauline sa soeur bien-aimée. Non loin, à Brangues, subsiste la mémoire du crime passionnel qui coûta la vie à Antoine Berthet (le Julien Sorel du roman « Le Rouge et le Noir »). La maison de famille Michoud de la Tour (Madame de Rênal dans le roman) comme celle de Berthet, y sont encore visibles. L'église dans laquelle s'est joué le destin de Berthet, où il a tiré sur Madame Michoud, a été démolie et reconstruite à l'instigation de l'époux de cette dernière.

Stendhal, mort à Paris en 1842, quitta Grenoble et sa région à l'âge de 17 ans pour la capitale, et séjourna longtemps à l'étranger, au titre de consul en Italie, à Milan, notamment. Le Dauphiné le revit surtout grâce aux visites qu'il rendit à sa soeur.m-lise


 
 
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